Jamais dans l’histoire du rallye-raid une course a attiré autant de participants d’Amérique du Nord, avec pas moins de sept Canadiens engagés sur le Rallye du Maroc dans la catégorie Moto. Comme la plupart des concurrents, ils sont de purs amateurs, mais il y en a un parmi eux, Scott Thornton, qui a quand même un passé plutôt glorieux dans un sport très diffèrent. Nous avons pu lui poser quelques questions :
« Scott, est ce que tu peux nous parler un peu de ta carrière sportive ?
Oui sans problème, j’ai joué 18 saisons au hockey sur glace en tant que professionnel avant de finalement prendre ma retraite à l’âge bien avancé de 38 ans !
De la glace du Canada à la chaleur du désert marocain il y a un sacré décalage…
Pas autant que tu peux imaginer. Je suis le plus jeune de 4 garçons et deux de mes frères ainés ont fait du cross. Donc petit j’ai passé presque tous mes weekends au circuit. Et puis je me suis intéressé au hockey sur glace, avec la chance de devenir pro, carrière qui m’a empêché de faire de la moto jusqu’à la retraite. Le hockey sur glace est bien sur un sport très physique mais les équipes pour lesquelles j’ai joué n’étaient pas très chaudes pour que je prenne des risques supplémentaires hors du stade… Une fois ma carrière terminée, je suis retourné vers mon premier amour, la moto.
Il y a quand même une grosse différence entre rouler dans les chemins du coin et s’engager dans une manche du Championnat du Monde FIM…
Alors ça, c’est la faute de mon copain Lawrence Hacking! J’étais vraiment attiré pas le mélange faire de la moto et voyager et j’ai vu que Lawrence était très actif dans ce domaine-là. On a fini par aller rouler à la Baja mexicaine ensemble et j’étais complétement mordu. Et puis Lawrence a eu l’idée de s’engager au Rallye du Maroc. J’ai adoré la notion de pilotage et de navigation en même temps. Le fait de ne pas partager la même piste que les voitures et les camions étais aussi un plus. Le concept de l’Enduro Cup, où tu peux utiliser la même moto que tu as déjà dans le garage m’a aussi beaucoup plu. Donc finalement ce n’était pas trop difficile pour Lawrence de me convaincre.
En tant qu’ex-sportif de haut niveau on peut imaginer que tu es quand même un compétiteur dans l’âme. Ça va donner quoi dans les dunes du Maroc ?
C’est vrai que je suis assez compétitif et je n’ai pas arrêté l’entrainement depuis ma retraite. Mais je n’ai quand même pas d’illusion en ce qui concerne les classements. Je fais quelques enduros ici au Canada et je vais un peu plus régulièrement au gymnase mais je reste lucide par rapport à mes capacités. Je suis plutôt exigeant avec moi-même. Je veux faire une bonne course et être satisfait de moi-même à la fin. Par exemple, je ne veux pas prendre des pénalités à cause d’une stupide erreur de navigation – d’ailleurs tous les Canadiens vont travailler sur cet aspect – mais pour moi la chose la plus importante c’est de passer un bon moment avec mes potes, faire des rencontres, découvrir un coin du monde que je ne connais pas du tout et m’amuser sur ma moto. »
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